Quelles formations en sécurité, prévention, ergonomie ?

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Entre obligations légales et démarches de responsabilité sociétale, les entreprises réalisent chaque année nombre de formations en sécurité, prévention, ergonomie. Retour sur les tendances de formation dans ce domaine.

En matière de formations en sécurité, prévention et ergonomie, il existe d’abord les basiques indétrônables comme l’habilitation électrique, le Caces (Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) ou le SSIAP (Service de sécurité incendie et d'assistance à personnes). Sur ce point, les demandes se révèlent relativement stables, puisqu’elles répondent à un certain nombre d’obligations légales et de recyclage. Même si, parfois, des évolutions réglementaires peuvent entraîner un accroissement des demandes. « Pour les formation SST (Sauveteur-secouristes du travail), il va y avoir des évolutions réglementaires qui peuvent nous laisser envisager qu’il va y avoir des demandes de recyclage plus rapides », relève ainsi Laurent Poiron, adjoint au directeur de la direction du développement, de la communication et des écoles/groupe AFT-IFTIM.  Un hausse des demandes que constate déjà Jean-François Gayot, directeur de l'Institut de formation Socotec, « depuis deux ou trois ans ».

Risques psychosociaux

L’autre domaine de formation qui connaît un réel regain d’intérêt ces dernières années concerne les risques psychosociaux. Au-delà de la résonance médiatique du sujet, « on observe une évolution des attentes des salariés sur le bien-être au travail », note Jean-François Gayot. Et d’ajouter : « Les entreprises revoient en conséquence leurs politiques de prévention de sécurité au travail. Sur ce point, il y a celles qui le font à minima, en espérant pouvoir se défendre sur la question de la faute inexcusable, et celles qui affichent des référentiels puissants, mais qui considèrent que leurs outils, trop procéduriers, n’impliquent pas suffisamment les acteurs de l’entreprise. » Le directeur de l'Institut de formation Socotec remarque que si la sécurité relève d’un problème de comportement, le changement de ces derniers ne se décrète pas. Il appuie : « Il faut accompagner, faire un travail avec une synergie entre les différentes strates de l’entreprise : les managers de la sécurité, les managers, les collaborateurs et la gouvernance. »

Troubles musculosquelettiques

Dans le même ordre d’idées, les troubles musculosquelettiques (TMS) occupent toujours une place importante dans la formation. « Nous avons aujourd’hui deux approches du sujet en formation, affirme Jean-François Gayot. Une formation gestes et postures, où le stagiaire apprend à lever des charges, à adopter une bonne position sur son poste de travail…Et une formation où le stagiaire apprend à être acteur de sa propre prévention, à analyser son poste de travail et à détecter les anomalies qui nécessitent une adaptation de poste. » Chez AFT-IFTIM, le nombre de stagiaires se veut relativement stable sur cette problématique. Et pour cause : « Cette question était déjà intégrée dans les modules de formation qui concernent quelques 60 000 conducteurs, remarque Laurent Poiron. En revanche, ce qui est nouveau concerne l’accord sur la pénibilité. En novembre 2010, la Chambre syndicale des déménageurs a ainsi signé un accord dans lequel les entreprises s’engagent, pour toute nouvel embauché, à réaliser une formation sur les gestes et postures et sur l’hygiène de vie. »

Nouvel élan du CHSCT

Autant de domaines de formation qui redonnent également un nouvel élan au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) « qui s’est approprié ces questions », selon Jean-François Gayot. « Chez AFT-IFTIM, les formations dédiées au CHSCT concernent entre 500 et 1000 personnes par an, ajoute Laurent Poiron. Celui-ci doit être capable d’appréhender les problèmes liés aux conditions de travail des uns et des autres. Il y a tout un volet sur ce qu’est le CHSCT, son rôle, pourquoi il est saisi etc. Ainsi que toutes les questions d’ordre réglementaire. »
Ces formations représentent aussi un véritable investissement à long terme. Elles permettent de limiter les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles. « Avec des questions comme l’amiante, on peut se retrouver avec une bombe qui ressort à un moment donné, avec des milliers de morts. Et là, la problématique devient très difficile à gérer, commente Jean-François Gayot. Sans oublier qu’un certain nombre d’entreprises ont compris que bien-être au travail et compétitivité peuvent être synonymes. »

Brice Ancelin

Crédit photo : Fotolia.com

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