La question est d'autant plus épineuse que les entreprises ont pris conscience de la complexité de conception et de mise en œuvre des dispositifs blended learning. Un frein qu'elles considèrent comme majeur, ainsi qu'en témoigne l'étude Féfaur "Blended Learning et Tutorat dans les grandes entreprises françaises", réalisée pour Demos Group, et dont les conclusions restent largement d'actualité...

Le chef de projet blended learning tient en effet du mouton à 5 pattes. D'abord, c'est un architecte capable d'évaluer l'apport différencié des diverses modalités de formation présentielles ou distancielles, synchrones ou asynchrones, formelles ou informelles dans la transmission des savoirs, et de construire des parcours de formation cohérents, ordonnés agençant ces diverses modalités dans une économie générale efficace et optimisée...

Impliquer toutes les parties prenantes

C'est aussi un chef de projet... i.e. un animateur d'équipes - autant d'équipes que de projets, car, après avoir goûté au blended learning, l'entreprise y aura pris goût. Des équipes sur lesquelles le chef de projet n'aura en général aucune autorité hiérarchique, notamment constituées d'experts de contenus dont le temps est compté, de représentants des clients internes du dispositif, toujours pressés, s'intéressant au sujet sous l'angle de l'utilité immédiate de la formation, de formateurs, bien sûr, qui auront à faire vivre le dispositif sur le terrain, à l'accompagner auprès des salariés et de leurs managers... Un chef de projet qui s'appuiera sur une règle d'or : impliquer toutes les parties prenantes au démarrage, sauf à devoir s'épuiser en palabres au moment du déploiement !

Des salaires serrés

Conception, conduite de projet, conduite de changement ? C'est beaucoup ; ce n'est pas tout : une pincée d'analyse financière pour défendre les dossiers d'investissement devant la direction financière, une excellente connaissance, voire la maîtrise, de technologies auteurs, LMS (assemblage et diffusion de parcours de formation)... Encore faut-il prendre en compte l'évolution rapide des pratiques de formation et des usages de la technologie : se préparer, par exemple, à répondre à une demande du business de former ses collaborateurs sur les smartphones dont ils viennent d'être équipées...

Dur, dur de trouver un chef de projet blended learning... Plus encore au vu des salaires souvent trop serrés que nombre d'entreprises sont prêtes à payer... Une erreur de jugement à laquelle elles remédieront facilement, par le calcul des économies qu'un chef de projet blended learning expérimenté pourrait les aider à réaliser dans la conception et l'exploitation de leurs dispositifs blended learning.

A propos de l’auteur :

Michel Diaz est Directeur associé de Féfaur (www.fefaur.com), premier cabinet d'études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l'un des leaders européens, au sein duquel il conseille et accompagne les grandes entreprises et organisations dans leur stratégie et gouvernance e-learning et formation mixte. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l'étranger.

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