Google, et sa filiale YouTube, proposent une télévision à la carte. Bien évidemment, pour un lancement, il s’agit d’une télévision de niche, qui permet à des micromarchés de trouver un lieu d’expression. Google démocratise, encore une fois, un outil de communication IT. Dans un premier temps, il agit aux États-Unis, mais à terme, c’est l’ensemble de la planète qui pourrait profiter de la plate-forme pour construire sa télévision. Google a notamment surinvesti sur le catch dans son lancement, marché américain oblige. Mais on peut très bien imaginer une télévision RH, formation, management ou tout autre secteur qui intéresse l’entreprise. Le modèle économique actuel suppose que c’est l’abonné qui paye pour regarder. C’est un modèle bien connu en France avec Canal+, mais qui rompt avec la logique du numérique où ce ne sont pas les consommateurs qui financent, mais les prestataires, avec un modèle économique à la Facebook, financé par le marketing et la publicité. Il est à noter que les deux ne sont pas antinomiques. Alors comment faire sa propre web TV formative ?

Motivation et intérêt

Et ce, d’autant que la partie technique est de plus en plus accessible, tant en matière d’ergonomie qu’en matière économique. Chaque Smartphone est de plus en plus en HD, la qualité de l’image est de plus en plus performante. Tout le monde peut devenir journaliste ; c’est d’ailleurs le modèle des veilleurs. Il s’agit alors de créer un centre d’intérêt suffisamment attractif pour que chacun puisse s’investir et créer ainsi le contenu de sa propre télévision. La Freebox avait montré que l’on pouvait créer sa propre chaine de télévision in live, malheureusement le succès n’a pas été au rendez-vous. Il ne s’agissait pas d’un problème technique ou économique, puisque tout est offert gratuitement, mais d’un problème de motivation et d’intérêt pour les auditeurs. En d’autres termes, il s’agit de savoir construire sa ligne éditoriale pour faire de la web TV un point chaud sur lequel il doit se passer quelque chose, dans une certaine cohérence pour garder son identification.

La formation par granularisation

Au fond, le problème de YouTube n’est pas tant de proposer une chaîne de télévision du point de vue technique, que de solliciter des communautés pour qu’elles acceptent de rentrer dans la médiatisation de leur message. Démocratiser le media. Le modèle économique sera là quand le temps de cerveau disponible sera capté. Et pour ce faire, il s’agit d’apprendre à écrire sur ce nouveau média. Si l’on sait être transgressif pour capter l’attention, de transgressions en transgressions, on s’aperçoit que chacun progresse. C’est la formation par granularisation. Le problème de YouTube est qu’il oblige la formation à se réinterroger sur son utilité et sur ses modes opératoires. Autrement dit, suite au prochain épisode…

A propos de l’auteur :

Stéphane Diébold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA (www.temna.fr) dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, aujourd’hui Vice-président du GARF (Groupement des acteurs et responsables formation) et de l’ETDF (European traning and development federation – Fédération européenne pour la formation et le développement).

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