VAE : un bilan nuancé

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Le 20 août 2008, la Dares publiait une note de synthèse intitulée : « Le parcours des candidats à la Validation par les acquis de l'expérience des titres et diplômes de niveau V » (CAP et BEP). Il en ressort que seuls 43 % des candidats jugés recevables en 2005 ont obtenu une certification complète moins de deux ans après.
Trop complexe la VAE ? Au vu des chiffres exposés par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) sur le sujet en août 2008, la question est légitime. L'explication, en revanche, se veut plus nuancée. L'enquête, menée en 2007, se propose de dresser le profil et le parcours des candidats visant un titre ou un diplôme de niveau V depuis 2005. Résultat, « environ deux ans après avoir été jugés recevables, un quart des candidats (...) ne s'était pas présenté devant un jury », note l'auteur du document. Dans le même temps, 43 % ont obtenu le diplôme complet, 26 % une validation partielle et 5 % aucune validation.
Instituée par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, la VAE permet l'obtention d'un diplôme ou d'un titre grâce à son expérience professionnelle. L'objectif prioritaire étant la certification des moins diplômés. Seulement, il apparaît que face à la difficulté et la longueur de la procédure, certains candidats abandonnent le projet avant son terme. Et si le salarié demeure le premier acteur de son évolution professionnelle, d'autres données entrent en jeu dans ce domaine.
Choisir le bon diplôme
La nature du titre ou du diplôme visé, par exemple, aura une incidence sur les chances d'obtenir une certification complète. Pour les diplômes et titres délivrés par le ministère de l'Education nationale, 60 % des candidats parviennent ainsi à une validation complète. Contre 15 % des candidats visant le diplôme professionnel d'aide soignante (DPAS) - et qui relève du ministère chargé des Affaires sociales. En cause, une formation de 70 heures à effectuer avant de déposer son dossier pour ce dernier diplôme ou encore des demandes trop nombreuses par rapport au nombre de jurys disponibles.
Accompagner ses salariés
L'accompagnement revêt également une place primordiale. « Plus l'aide apportée est formalisée et technique, plus le candidat a de chances d'obtenir son diplôme », appuie l'auteur de la synthèse. Les organismes spécialisés dans la préparation à la démarche VAE représentent le moyen le plus efficace, suivis des aides individuelles (employeur, collègues, amis...), si elles « portehttp://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2008.08-34.2.pdfent] sur la préparation du dossier ou l'entretien avec le jury », précise l'auteur.
Les salariés en poste privilégiés
Enfin, les caractéristiques individuelles ont un certain impact sur la certification. Aussi, pour obtenir son diplôme, mieux vaut être... diplômé ! Et plus le niveau de diplôme initial est haut, plus la chance d'obtenir sa certification est grande. Un candidat en poste aura également plus de chances d'obtenir sa certification (accès à des informations pour mener son projet, compétences à jour et plus grande facilité à les décrire) qu'un autre au chômage, dont l'expérience « peut s'avérer obsolète par rapport à la certification visée ». La limite de la VAE - par rapport à son objectif initial de certifier les moins diplômés - réside donc peut-être ici.
Reste que le lien entre obtention d'un titre ou d'un diplôme à l'issue de la VAE et une augmentation de salaire n'est pas vérifié. « D'autres facteurs non observables dans l'enquête (caractéristiques des salariés ou autres événements intervenus pendant la période considérée) peuvent être également à l'origine des changements observés », relève l'auteur.
Brice Ancelin
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