Déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle

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Publié par la Mission interministérielle de vigilance contre les dérives sectaires (Miviludes), le guide "Savoir déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle" entend donner des clés de lecture du phénomène aux différentes parties prenantes de la formation professionnelle. Retour sur les principaux enseignements.

En matière de dérives sectaires dans la formation professionnelle, deux domaines de formation sont particulièrement à risque selon la Miviludes : celui comprenant les formations relevant du comportemental ou du développement de soi - qui représentent autour de 20 % des formations proposées aujourd’hui – et le domaine de la santé par le biais de pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique.
Pour se prémunir de ces risques, la Miviludes suggère d’être attentif aux signaux d’alerte liés à la personne physique ou morale qui délivre la formation, ainsi qu’aux méthodes et techniques employées.

Des signes liés aux personnes

En matière d’identification des dérives sectaires, il y a d’abord la loi. « L’article 50 de la loi n°2009-1437 du 24 novembre 2009 mentionne explicitement plusieurs crimes et délits qui justifient, à titre de peine complémentaire, l’interdiction, tant pour les personnes morales que physiques, d’exercer une fonction de prestataire de formation professionnelle », notent les auteurs du guide. Ces signaux d’alerte concernent donc les personnes physiques ou morales organisant les stages de formation professionnelle. La loi relève : les crimes contre l’espère humaine, l’importation ou l’exportation illicite de stupéfiants, la provocation au suicide, l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse, l’escroquerie, l’imposition de conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité de la personne, l’usurpation de titres et l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie. « L’existence d’une condamnation pour [ces] crimes et délits (…) constitue un signal d’alerte », prévient la Miviludes.

Des signes liés aux méthodes

La deuxième catégorie d’indices est donc liée aux méthodes employées. Des méthodes qui se caractérisent par « une pensée marquée par la rupture et l’intransigeance [et qui amènera les stagiaires] à modifier leur vision de leur milieu professionnel et à remettre en cause le contrat de loyauté qui les lie à l’entreprise », précise le guide. Parmi ces indices, on retrouve la déstabilisation mentale, la rupture avec l’environnement d’origine, les atteintes à l’intégrité physique, la pression croissante des exigences financières de plus en plus exorbitantes, un discours antisocial et la remise en cause des principes de l’Etat de droit et de l’ordre économique et social, la survenue de démêlés judiciaires et de contentieux administratifs, le détournement des mécanismes et dispositifs économiques et financiers, l’opacité de gestion ou encore l’infiltration des pouvoirs publics et des milieux économiques.
Si un seul des ces indices ne suffit pas à caractériser l’existence d’un risque de dérive sectaire, le premier critère toujours présent et combiné à d’autres est celui de la déstabilisation mentale, insiste les auteurs.

Brice Ancelin

Consulter le guide de la Miviludes

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