Si la Valorisation des acquis de l'expérience (VAE) reste avant tout un enjeu personnel, un soutien fort de l'entreprise tout au long de la démarche constitue un facteur clé de réussite. Pour le salarié, mais aussi pour l'employeur. « Une entreprise peut accompagner un salarié à chaque étape d'une démarche de VAE », lance en guise d'introduction Nadia Bruneau, chargée d'études au service observatoire-études du Centre INFFO, « Lors de la phase d'information, de conseil et d'orientation, en plus du travail effectué par les PIC (Points Information Conseil), elle peut l'aider à faire le point sur son parcours et à valider la pertinence de son projet afin d’éviter des parcours de formation complémentaires trop lourds, voire des échecs quand le candidat n’a pas suffisamment d’expérience professionnelle. Ce travail d'analyse doit aboutir sur un choix de certification judicieux. »
L'entreprise peut également aider le candidat à constituer son dossier de recevabilité en l'orientant sur les pièces à sélectionner, ou en lui fournissant tous les justificatifs utiles. « Lors de l'étape suivante, qui est celle de la réalisation du dossier de présentation de l’expérience et l’accompagnement, l'employeur peut aider à la rédaction et à la relecture du dossier », précise Nadia Bruneau, « Et lorsque le dispositif prévoit une mise en situation professionnelle, certaines sociétés n'hésitent pas à mettre en place des séances de préparation ou de simulation devant un jury. L'expérience montre que cet accompagnement par l'entreprise, réalisé en bonne intelligence avec les prestataires habilités à effectuer cette prestation, augmente les chances de réussite du candidat à la VAE. » Adopter une démarche collective

Au delà d'un soutien ponctuel et individuel, l'entreprise peut aussi décider d'opter pour une démarche collective, qui intègre notamment la recherche des certifications ou la prise en charge financière partielle ou totale. Une stratégie encore difficile à mettre en œuvre selon Nadia Bruneau, « parce que depuis l'instauration de la VAE en 2002, les entreprises ont eu, comme les candidats, beaucoup de mal à se familiariser avec ce nouveau dispositif. Aujourd'hui, la VAE est mieux connue, mais elle reste un vrai parcours du combattant qui mobilise les énergies sur le long terme puisqu'il faut compter en moyenne un an pour aller au bout de la démarche. »
Pourtant, les arguments qui militent en faveur des démarches collectives de VAE sont légion. « Elles se révèlent un outil efficace pour motiver, valoriser et fidéliser les salariés, professionnaliser et développer l'employabilité, accompagner les mobilités internes, adapter l'organisation aux enjeux de l'entreprise » énumère Nadia Bruneau, « La VAE s'inscrit dans un contexte de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Une entreprise qui utilise pleinement tous les dispositifs de formation et de développement professionnel à sa disposition est une entreprise qui mise sur le facteur humain et qui se donne finalement les moyens d'accroître sa compétitivité ». De quoi aussi envisager plus sereinement l’avenir. Yves Rivoal


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