Gestion du stress : la formation dans tous ses états

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Face au problématiques du stress, des troubles psychosociaux, des conflits en entreprise, les formations se multiplient, avec des méthodes parfois pour le moins originales, mêlant, par exemple, techniques de communication et nutrition.
« Il y a 15 ans, lorsque l’on parlait d’écologie relationnelle aux chefs d’entreprise ou aux RH, ceux-ci vous riaient au nez, commence Nathalie Villandre, formatrice et coach en communication relationnelle. Mais depuis 2 ou 3 ans, la question est devenue une préoccupation majeure. » Par écologie relationnelle, il faut comprendre le respect de l’environnement de la personne, des relations, de son vécu.
Et il est vrai que depuis quelques années, les formations gravitant autour de la gestion du stress, du bien-être en entreprise et de la communication interpersonnelle se sont multipliées ; des plus classiques au plus originales. Sur cette question, certains formateurs ont ainsi décidé de mutualiser leurs compétences pour proposer des formations pour le moins atypiques. C’est notamment le cas de Nathalie Villandre et Ariane Grumbach, diététicienne et formatrice en bien-être alimentaire.
Les deux formatrices proposent ainsi une double approche, oscillant entre connaissance de soi, de son rapport à l’autre et… à l’alimentaire !
Apprendre à se connaître
Pour affronter le stress et éviter les conflits en entreprise, il y a donc d’abord la connaissance de soi. « Sur cette question, plusieurs exercices sont possibles, note Nathalie Villandre. Par exemple, je commence par demander aux stagiaires 3 adjectifs qui les définissent, 3 choses qu’ils aiment et qu’ils n’aiment pas ou encore résumer leur métier en une phrase. » Des exercices simples, mais qui peuvent déjà en dire beaucoup sur la personne, la perception qu’elle a d’elle-même et de son rapport au travail, selon la formatrice. Elle image : « Sur la question du métier, vous avez ceux qui parlent directement de leur métier, de façon concrète, et ceux qui vont déjà exprimer un mal-être, comme : "Moi, je suis la bonne de service". » Elle poursuit : « Je leur demande de ne rien noter. Ici aussi, certains ont peur d’oublier et on voit ceux qui sont vite stressés. »
Et l’alimentaire dans tout ça ? « Lorsque vous travaillez beaucoup, le stress et la pression peuvent se manifester par du grignotage ou un rapport compulsif à la nourriture une fois à la maison, répond Ariane Grumbach. On va alors travailler sur ses sens et être plus à l’écoute de soi par ce biais. Cela permet de mieux se connaître et de savoir comment on fonctionne avec les autres. »
Gérer le rapport à l’autre
Car après la connaissance de soi, vient celle de l’autre et de son rapport à lui. Sur ce point, Nathalie Villandre reprend des méthodes déjà éprouvées : le bâton de parole qui permet de prendre la parole et d’être écouté ou encore l’écharpe relationnelle. La formatrice explique : « C’est une façon de leur montrer que l’on est trois dans un relation : soi, l’autre et la relation elle-même qui, quand elle est faite de non-dits, de manipulation, n’est pas bénéfique. » Des exercices auxquels s’ajoutent des mises en situation, pour apprendre à s’exprimer de façon claire, prendre conscience de l’importance des mots et de l’écoute.
De son côté, Ariane Grumbach va travailler sur l’esprit d’équipe, l’amélioration de l’esprit d’équipe. Ce qui peut, par exemple, se traduire par des dégustations, ou un petit déjeuner durant lequel les stagiaires vont d’abord s’observer. « Je vais ensuite leur demander qui est l’autre à côté d’eux, quelle image ils se font les uns des autres, explique la formatrice. Ensuite, le formateur spécialisé, pour ce cas précis, sur la gestion du stress ou des conflits, intervient et leur donne des outils que l’on va expérimenter durant le repas. »
Favoriser la mise en application
Et le suivi dans tout ça ? Quid de la réalisation et des résultats sur le terrain ? Si les deux formatrices reconnaissent qu’elles ne sont pas en charge du suivi, elles donnent néanmoins des clés, des objectifs aux stagiaires. Elles préparent le terrain pour la mise en application dans l’entreprise. « Je leur pose des challenges, je leur demande sur quoi ils vont travailler et je leur propose un plan de progression, répond Nathalie Villandre. Certaines entreprises proposent aussi une nouvelle journée de formation deux ou trois mois plus tard. » La formatrice les prévient aussi qu’ils vont rencontrer des résistance quand ils vont essayer de changer leur façon de communiquer.
C’est aussi là que le rôle du manager direct prend toute son importance. Celui-ci doit être un facilitateur. Il doit accepter et favoriser les changements de modes de communication. « Pour les équipes, on peut aussi se fixer l’objectif de manger ensemble une fois par semaine », ajoute Ariane Grumbach, pour qui il s’agit en fait « d’apporter un peu de légèreté dans l’entreprise ».
Brice Ancelin
Crédits photo : fotolia.com

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