L’alternance : une formule « gagnant-gagnant »

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Depuis le début de l’année, Grenoble Ecole de Management a ouvert tous ses troisièmes cycles et mastères spécialisés au contrat de professionnalisation. A qui s’adressent ces contrats ? Quel peut être leur intérêt pour les entreprises ? Les explications de Pascal Lefort, directeur des formations complémentaires de l'établissement. Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir tous vos mastères spécialisés et troisièmes cycles au contrat de professionnalisation ? - On associait traditionnellement les formations d'insertion professionnelle comme le contrat de professionnalisation à des publics défavorisés et peu diplômés. Mais c’était oublier que les diplômés bac+5 des universités et des grandes écoles rencontraient eux aussi des difficultés d'insertion. Or, le contrat de professionnalisation constitue à mon sens le meilleur levier d’insertion. Je crois même profondément à l'extension de la formation en alternance comme mode d'apprentissage et d'appropriation des compétences. A terme, la formule s’appliquera au Master 1, au Master 2 et aux licences professionnelles. Cette évolution constitue une des avancées majeures de la formation tout au long de la vie. Comment réagissent les étudiants et les entreprises à cette nouvelle donne ? - Du côté des étudiants, le contrat de professionnalisation est perçu comme une revalorisation de leur apprentissage. Tout le monde connaît le fameux blues du stagiaire obligé de passer par un nombre incalculable de stages où il est payé au minimum légal, et sans aucune perspective d'emploi durable. Le contrat de professionnalisation représente pour eux l’opportunité de décrocher un vrai premier contrat de travail qui constituera une première expérience professionnelle reconnue. Avec les entreprises, nous sommes actuellement dans une phase de conviction qui est bien engagée. Le contrat de professionnalisation constitue pour elles une forme de pré recrutement de candidats à fort potentiel qui seront beaucoup plus impliqués qu'un simple stagiaire. Et comme le contrat de professionnalisation est très règlementé sur le plan de la rémunération et des charges sociales, il leur permet en plus d’optimiser les coûts induits. D'un point de vue pratique, comment fonctionne un contrat de professionnalisation ? - Il est accessible à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus, mais aussi aux demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus. Les bénéficiaires âgés de 16 à 25 ans sont rémunérés en pourcentage du Smic, en fonction de leur âge et de leur niveau de qualification. Les salariés âgés de 26 ans et plus touchent eux une rémunération qui ne doit pas être inférieure au SMIC ou à 85 % du salaire minimum conventionnel. La formation suivie doit occuper entre 15 et 25 % du temps de travail, et les frais de scolarité sont pris en charge par l’employeur. Quelles sont les aides accessibles pour les entreprises ? - Le contrat de professionnalisation ouvre droit pour l’employeur, pour certaines embauches et dans certaines limites, à une exonération de cotisations patronales de sécurité sociale. Et lorsque le salarié en alternance est un demandeur d’emploi âgé de 26 ans et plus, les entreprises peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une aide spécifique. Et comme la formation est imputable sur les fonds de l'alternance gérés par les OPCA, ces derniers peuvent indemniser l'entreprise afin de couvrir les frais de scolarité. Propos recueillis par Yves Rivoal

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