Certaines entreprises décident d’investir dans la formation plutôt que de recourir au chômage partiel. Un choix stratégique et payant sur le long terme souvent soutenu par les pouvoirs publics. - Comme toutes les entreprises du secteur automobile, l’usine d’Eberspächer implantée à Saint-Michel dans l’Aisne est touchée de plein fouet en septembre dernier par la crise de l'automobile. «La réduction des volumes commandés nous plaçaient dans l'obligation de recourir au chômage partiel » raconte André Roser, directeur général de l’usine, « Ce schéma pénalisant nos 250 salariés, mais aussi l’entreprise qui aurait été obligée de payer pour ce dispositif, nous avons préféré investir cet argent dans la formation, tout en nous engageant à maintenir les salaires pour l'ensemble du personnel ». Pas plus cher que le chômage partiel - Mais, sans appui financier extérieur, impossible de mettre en place une telle mesure. L’entreprise dépose donc un dossier de financement auprès de l'ADEFIM, son OPCA, du Fonds national de l’emploi et de la région. Son plan de formation prévoit un budget d’un million d’euro sur 2009 et 2010 afin de former en alternance 150 salariés pendant douze semaines. « Nous demandions à nos trois partenaires d’assumer 750 000 €, le reste étant à la charge de l'entreprise » note André Roser, « En contrepartie, nous nous engagions à maintenir les effectifs pendant toute la durée du plan de formation ».
Grâce au dispositif validé en moins d’un mois par les trois partenaires, l’entreprise a bénéficié d’un plan de formation qui ne lui aura au final pas coûté pas plus cher que le chômage partiel. « Chaque semaine, une vingtaine de collaborateurs partent en formation. Cela nous permet de faire tourner l'usine en adéquation avec les besoins de nos clients », se félicite André Roser.
L'exemple de STX, ex Chantiers de l'Atlantique Chez STX, ex Chantiers de l’Atlantique, c’est aussi l'annulation d'une commande d'un paquebot et la non confirmation de deux autres commandes qui ont brutalement placé l’entreprise fin 2008 en situation de sous charge de travail.
«Pour éviter le chômage partiel, nous avons d’abord redéployé près de 800 personnes en interne et en externe », se souvient Eric Breux, directeur des ressources humaines et de la communication, « Nous avons dans le même temps planché pour accélérer la reprise de l'activité et avons pour cela identifié les domaines dans lesquels l'entreprise avait une réelle valeur ajoutée. Ce travail de réflexion nous a conduit à accélérer des dossiers qui étaient déjà bien avancés en termes de R&D sur le développement de navires verts, écologiques et économiques. Nous avons également décidé d'investir dans des projets de diversification comme l'offshore. Un plan de formation en deux temps a été construit dans la foulée afin d’accompagner le développement de ces nouveaux projets industriels et commerciaux. » Préserver l’emploi Grâce au soutien financier de l'État, de la région et de l'OPCAIM qui sont intervenus à hauteur de 80 %, le premier volet de ce plan a permis à 750 salariés de se former pendant 50 heures au "lean management", un processus de rationalisation de la production très prisé, notamment dans le secteur automobile. « La deuxième phase sera encore plus ambitieuse puisqu'elle concernera des formations qualifiantes ou certifiantes dans les domaines de l'offshore, du soudage, de la gestion de projet, de la CAO ou de la DAO » précise Eric Breux. Une deuxième tranche qui fait l’objet d’échanges avec les partenaires de l’entreprise. Yves Rivoal


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