La gestion des risques au cœur des nouveaux besoins en formation des banques

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Touchées de plein fouet par la crise des marchés boursiers, les banques ont initié des démarches de restructuration qui passeront par des reconversions et donc des besoins en formation. Décryptage avec Henry Cheynel, responsable de l'Observatoire des Métiers de la Banque. Quels sont les premiers effets de la crise pour les banques ? - Dans la banque de financement et d'investissement qui est au cœur de la tempête, on assiste à une réduction de voilure en termes de personnel. D'abord parce que l'activité mondiale sur ces marchés est en forte récession, ensuite parce que les banques françaises ont annoncé qu'elles allaient renoncer au trading en compte propre et à un certain nombre d'activités dites exotiques et complexes pour revenir à des opérations plus classiques, aussi bien en termes de marché que de financement. Cette réduction des activités se heurte toutefois à un butoir. Une grande partie ces activités sont réalisées pour le compte de la clientèle qui a un besoin économique de ces opérations. Or, globalement, ces besoins se maintiennent. Et comme la plupart des banques françaises continuent d'afficher des bénéfices, cela explique que les plans sociaux annoncés se limitent à quelques centaines de personnes alors qu’à Londres ou à New York ils se chiffrent en dizaines de milliers. De plus, quand on regarde de plus près ces plans sociaux, une partie sera réglée par des départs volontaires ou des départs à la retraite. Quelles sont les reconversions possibles pour les personnels qui travaillaient dans les métiers supprimés ? - On observe d'ores et déjà des niches de développement qui sont une réponse à la crise, je pense à tout ce qui touche l'audit et le contrôle interne, la conformité, les inspections... Dans la banque d'affaires, des opportunités se présentent dans la restructuration ou le conseil à la dette, les LBO (Leverage Buy-Out) qu'il faut reprendre car les conditions de financement ont changé. Il y a également en ce moment beaucoup de restructurations et de transmissions de capital dans les entreprises, ce qui génère du business pour les banques d'affaires. Pour les personnes concernées par ces mutations, il s'agira d'une reconversion de connaissances mais aussi de comportement. Ces collaborateurs vont en effet passer d'un univers où ils vivaient au jour le jour à des activités où il faut se projeter dans le temps et dans l'espace. Quels sont les besoins de formation pour réussir ces reconversions ? - Pour tous ceux qui vont se diriger vers le contrôle interne, il faut envisager des formations d'ordre réglementaire, légal et juridique aux risques, aux nouvelles normes comptables ou au dispositif Bâle II qui vise à mieux appréhender les risques bancaires. Ceci dit, les besoins ne seront pas les mêmes en fonction des profils. Les cadres du Front Office étant généralement diplômés des grandes écoles de commerce, la reconversion sera pour eux assez simple car ils ont déjà tous les prérequis dans le domaine financier. Pour les ingénieurs de formation, il y aura en revanche nécessité de leur apporter de sérieux compléments financiers, comptables et réglementaires. Propos recueillis par Yves Rivoal

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