La prévention : un enjeu de formation dans le BTP

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FormaGuide a rencontré Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du BTP). Selon lui, la prévention dans le BTP doit être vue comme un véritable gage de valeur ajoutée.

« Lorsqu’elle n’est pas obligatoire, la prévention dans le BTP est parfois perçue comme une compétence complémentaire, commence Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP. Il faut donc nous adapter à ce que les entreprises sont capables d’entendre, même si nous essayons de les inciter à investir dans la formation sur ce sujet. » L’une des solution, selon le spécialiste, consiste à prévoir des parcours  dédiés aux chefs d’entreprise, « pour les faire entrer progressivement dans le jeu et leur en faire découvrir les mérites ».
Force est de reconnaître que la multiplicité des formations obligatoires, qui peuvent étaler les durées de formation jusqu’à 5 jours, ne laisse pas nécessairement beaucoup de temps aux salariés du BTP pour les autres formations. On citera, par exemple, les formations Caces, Fimo, les habilitations gaz ou électricité, les formations autour de l’amiante, celles dédiées au travail en hauteur, etc. Reste que pour Paul Duphil, la prévention dans le BTP doit être vue comme « une composante de la production et de l’excellence opérationnelle ».

Segmenter les profils

Parmi les formations qui fonctionnent bien, l’homme évoque le développement, depuis trois ou quatre ans, de formations dédiées au management en prévention. « Il s’agit d’apporter la dimension gestion de la prévention en entreprise », précise-t-il. Plus largement, celui-ci mise sur des formations et des parcours dédiés aux différents profils : des déjeuners ou des petits déjeuners pour les dirigeants, des formations de deux ou trois jours – voire trois fois trois jours – pour l’encadrement, et des sessions d’une à une demi-journée pour les salariés. Pour ces derniers, il s’agit de travailler sur l’appréciation de leur environnement, les réflexes de mise en sécurité… « En résumé, nous essayons de les aider à développer "un état d’esprit prévention" », relève Paul Duphil. 

Un e-learning balbutiant ?


Des formations qui se déroulent majoritairement en présentiel. « Nous lançons un module de e-learning sur les risques électriques, précise le secrétaire général. Mais en termes d’efficacité pédagogique, cela ne peut pas suffire. Il y aussi un cadre à mettre en place pour obtenir l’attention des stagiaires, des capacités d’animation côté formateur qui sont à mon sens essentielles à la réussite. » Celui-ci reconnaît néanmoins les vertus du dispositif, notamment en matière de temps disponible pour les stagiaires qui peuvent se former – et s’informer - sur des modules plus courts sur leur poste de travail. En résumé, comme pour de nombreuses formations, la formule mixte ou blended devrait finir par s’imposer.

Brice Ancelin

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