Une note de la DEPP –Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance– l’affirmait encore à la rentrée : les cursus diplômants gagnent du terrain dans la formation continue.

Selon l’étude : « La part des stagiaires inscrits à un diplôme national passe de 29 % en 2001 à 38 % en 2012. La part des inscrits à un diplôme d’université (DU) diminue de 3 points et la part de ceux inscrits en formation courte qualifiante en perd 6. Ces évolutions sont dues, tout au moins en partie, aux changements intervenus depuis 2003 dans la procédure de certification. L’homologation des titres, qui fixait la valeur professionnelle d’un diplôme a été remplacée par l’inscription au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP)… Ces nouvelles dispositions ont progressivement, et surtout depuis 2009, renforcé la part du diplômant dans les formations continues des universités. »

Même si beaucoup d’institutions veulent encore conserver ou renforcer leur palette de formations courtes, le diplômant a donc le vent en poupe…

Organismes de formation et public se tournent vers le diplômant

Selon Agnès Carron, responsable de département à la direction des politiques éducatives de la CCI Paris Ile-de-France qui gère 40 certifications propres parmi plusieurs dizaines de formations diplômantes, « On observe assez clairement un mouvement du public comme des organismes de formation vers des parcours diplômants très spécialisés commes les masters professionnels et les licences professionnelles.» Des parcours figurant d'ailleurs parmi les diplômes les plus appréciés de formation continue selon une enquête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche menée début 2015. (1)

Les grands acteurs non universitaires de la formation continue vont d’ailleurs dans le même sens en s’adossant à de grands noms de l’enseignement supérieur. Une histoire de notoriété et de crédibilité… « Le mouvement profite à chaque partenaire, sourit Jérôme Maes, responsable chez Cegos des partenariats grandes écoles et universités. Les écoles et universités profitent de notre proximité du terrain et aiment disposer grâce à nous de consultants formateurs proches du monde de l’entreprise. Elles profitent aussi de notre capacité à mobiliser les candidatures. De notre côté, travailler avec des écoles et des universités, revient à s’adosser à leurs laboratoires de recherche et disposer dès lors d’expertises poussées. »

« L’homologation d’un cursus au CPF change indéniablement la donne »

La réforme de la formation professionnelle et l’introduction du Compte personnel de formation vont-ils renforcer la tendance ? Il est encore trop tôt pour le dire même si certains frémissements sont perceptibles avec la mise en œuvre progressive du nouveau CPF et la mise en place de listes de formations de plus en plus complètes. « L’éligibilité d’une formation au CPF est une garantie de fiabilité et de financement facilité aux yeux du client, » explique Jérôme Maes. Mieux, un certain nombre d’Opca ont par ailleurs décidé de compléter systématiquement le financement de formations partiellement prises en charge par le CPF. Ainsi l’Afdas (Opca de la culture-communication-médias-loisirs) annonçait-il début septembre vouloir prendre « désormais en charge la totalité des parcours de formation, quel que soit le nombre d’heures acquises par les bénéficiaires. »

En clair, même si la formation diplômante est trop longue pour être 100% finançable par le CPF, il devient possible pour le salarié de la financer relativement facilement via l’Opca. « Peu à peu complète Agnès Carron, les organismes certificateurs vont enfin devoir définir sur chaque fiche CNCP les blocs de compétences composant leurs formations et ainsi modulariser chaque parcours. » De quoi faciliter le recours au CPF en permettant de financer ces cursus diplômants étape par étape.

(1): L'Etat de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, juin 2015, Publication Enseignement supérieur et recherche.

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