Les Free schools, un exemple pour les entreprises ? Par Stéphane Diébold

Share |

Les Free schools deviennent une réalité. Elles ont leur héros avec Xavier Niel et sa fameuse Ecole 42, ou Thierry Marx et son école de boulangerie. S’agit-il d’un phénomène éphémère, ou d’un changement structurel pour de nouvelles institutions d’apprentissage ? Que peuvent faire les entreprises ? S’agit-il de copier ou d’anticiper la tendance ? De l’ignorer en imaginant qu’il s’agit d’un phénomène passager ?

Pourquoi faire des Free schools en entreprise ? Pour les même raisons que pour les écoles internes classiques, les théoriciens de la régulation ont proposé des explications pour justifier l’internalisation de la formation. Pour faire simple, une entreprise internalise quand l’environnement ne lui fournit pas ce dont elle a besoin, ou à des coûts prohibitifs… Mais, surtout, elle internalise lorsqu’il existe des données spécifiques propres à l’entreprise qu’elle ne souhaite pas diffuser hors de ses murs. Les Free schools sont-ils alors une simple reproduction de ce qui existait depuis bien longtemps en formation continue ? 

L’autodidacte érigé en référence

Le déficit de structure n’explique pas à lui seul la création de Free schools. Ces établissements se caractérisent également par un refus de l’institutionnalisation des écoles classiques. L’Ecole 42 se targue de former les meilleurs programmateurs sans délivrer de diplômes. Résumons : une école qui revendique l’absence de certificat ou de diplôme, qui forme des profils recherchés, sur un marché de l’emploi en tension… Il est fort à parier que l’employabilité ressorte gagnante !

La nouveauté tient au fait que l’autodidacte soit devenu une figure sociale de référence. Aurait-on imaginé, il y a de cela à peine 10 ans, que l’absence de diplôme devienne un argument marketing, presque garant de l’efficacité de la formation ? Car la figure de l’autodidacte a le vent en poupe. Le fondateur de Paypal a ainsi proposé 100 000 € à un étudiant à fort potentiel afin qu’il n’entre pas dans le formatage des grandes écoles. Outre cette somme, Paypal lui assure une sécurisation des parcours dignes des très hauts potentiels. Atypiques, les Free schools militent donc contre un certain clonage formatif.

La Free school comme laboratoire social ?

Les Free schools illustrent la défiance des marqueurs classiques de la formation initiale et continue, montrant ainsi la difficulté d’adaptation des institutions qui se sont fossilisées dans un monde où la fonction d’offre de formation dominait, ignorant ainsi que la formation est entrée dans une fonction de demande.

Aux entreprises, les Free schools offrent l’opportunité de remettre à plat les grands écosystèmes apprenants. Elles sont un appel à l’innovation, à la créativité, et contribuent à faire de la formation un laboratoire social pour l’entreprise. Enfin, elles créent un nouveau militantisme qui pose les fondations de l’entreprise de demain.

 

A propos de l’auteur :


Stéphane Diébold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, aujourd’hui président du GARF (Groupement des acteurs et responsables formation) et vice-président de l’ETDF (European traning and development federation – Fédération européenne pour la formation et le développement).

à lire également

Dans la même rubrique

RECHERCHER UNE FORMATION

AEC logo


Recherche guidée thématique

Recherche par thème :