Les organismes de formation ne connaissent pas la crise

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Comment les organismes de formation traversent-ils la crise ? Nous avons pris la température du marché auprès de deux des leaders de la formation professionnelle : Demos et CSP. Ambiance. - En crise, les organismes de formation ? « Je parlerais plutôt d'un léger ralentissement de l'activité depuis le mois de février, avec un taux de remplissage moins élevé et un tassement du nombre d’inscriptions », note Vladimir Fuzellier, responsable du pôle ressources humaines de Demos Consulting. Quand on l’interroge sur les raisons de ce tassement, Fuzellier remarque que « les entreprises sont plus attentistes, avec des prises de décision plus longues, surtout sur les déploiements à fort enjeu ». Il observe aussi que « lorsque les entreprises diminuent les budgets, elles se recentrent sur des formations clés qui vont leur permettre de maintenir et développer les compétences. Le management, les ressources humaines, mais aussi les secteurs public et parapublic, qui sont aujourd'hui en pleine transformation, se portent plutôt bien. De plus en plus d'entreprises en situation de sous-activité décident aussi d'exploiter cette situation pour former leurs équipes et préparer la reprise ». Une tension plus forte sur les prix... - Chez CSP, même s’il n’y a pas encore de diminution du nombre de missions ou du chiffre d'affaires, on observe également cette contraction du marché. « Nous sommes touchés comme les autres depuis la fin du premier trimestre », précise Jean Chaillet, directeur général. « La crise a généré trois effets directs sur les processus d'achats de formation. On enregistre d'abord une mise en concurrence beaucoup plus systématique, et la fin des reconductions automatiques auxquels nous étions tous plus ou moins habitués. On note également l'apparition de comportements d'acheteurs dans les services RH qui imposent une tension beaucoup plus forte sur les prix. Les entreprises sont, enfin, plus sensibles à l’actualité. Si un événement imprévu survient, elles n’hésitent plus à annuler la commande au dernier moment ». Les formations courtes privilégiées - La contraction affecte surtout l'industrie et les demandes individuelles en inter entreprises, hors DIF. « Les sociétés privilégient les besoins collectifs et les formations courtes, d’une ou deux journées, orientées vers les outils, la méthodologie ou le training », souligne Jean Chaillet. Tout ce qui tourne autour du management des hommes et des projets, du commerce, du marketing ou encore de la relation clients continue de bien marcher. Chez CSP, on assiste également à des déclenchements très tardifs sur des personnels en inter contrats ou pour pallier le chômage partiel. Tout cela nécessite de la part des organismes de formation une réactivité importante. « On ne peut plus se contenter de surfer sur la croissance du marché, mais pour continuer à se développer, il faut prendre des parts de marché sur les autres ».
Pour y parvenir, certains organismes cèdent à la tentation de la concurrence par les prix. « On se refuse pour notre part d’entrer dans ce jeu » explique Vladimir Fuzellier. « D'abord parce que l'on considère que ce n'est pas en agissant uniquement sur les prix que l'on fera repartir le marché. Ensuite, parce que l'on pense que ce positionnement est dangereux. Lorsque vous baissez vos prix de 15 ou 25 %, il est très difficile de remonter la pente ». Un point de vue partagé par Jean Chaillet. L’optimisme reste de mise - « Je pense que la formation sera moins touchée par la crise que d’autres secteurs car les entreprises se doivent de respecter les obligations légales », estime Vladimir Fuzellier. « Nous aurons sans doute du mal à atteindre l'objectif de 10 % de croissance prévu en 2009, mais nous espérons toujours afficher une croissance stable par rapport à l’année dernière ». Jean Chaillet se montre lui encore plus positif : « Nous devrions enregistrer cette année une nouvelle croissance à deux chiffres. Depuis le mois de mars, on tient toujours nos objectifs, même si l’on sent que c'est plus douloureux pour nos équipes. ». L'optimisme reste le maître mot. Yves Rivoal
Crédit photo : Fotolia.com




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