- « La qualité de la formation s’apprécie dans un contexte, commence Christine Soroko. Il faut prendre en compte toutes les parties prenantes : les commanditaires, les stagiaires, les organismes de formation… » Une façon d’affirmer que la qualité de l’offre et la qualité de la formation sont deux éléments distincts. La qualité de la formation ne se limitant pas à la seule responsabilité de l’organisme de formation.
Charlotte Duda ajoute : « Parler de qualité suppose de réfléchir à quatre grands axes de qualité : le repérage de l’offre, le professionnalisme de l’organisme de formation, la traçabilité de l’offre et l’évaluation des résultats de la formation. » Ici encore, les résultats ne dépendent pas de l’unique organisme de formation. Surtout, « il est difficile de tenir un propos général et d’avoir une réponse univoque, si l’on tient compte de la diversité des acteurs, des publics, des objectifs et des moyens », ajoute l’ancienne présidente de l’Andrh (Association nationale des directeurs des ressources humaines), en écho aux propos de Christine Soroko.
Certification et labellisation
- Sur la question du repérage de l’offre et de sa lisibilité, Christine Soroko identifie trois systèmes de certification de la qualité des organismes de formation : ISO 9000, ISQ-OPQF et NF Afnor. « La FFP recommande surtout les deux premiers, précise la déléguée générale de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), car la norme Afnor n’a pas été révisée depuis un certain temps. »
De son côté, investie au sein de l’Andrh dans des travaux de labellisation, notamment avec l’OPQF et l’Afnor, Charlotte Duda rappelle que ce processus est long et compliqué à mettre en œuvre. Elle apporte également une nuance : « Si la labellisation d’un organisme de formation est une bonne chose, elle ne garantit en rien la qualité d’une formation. »
En ce sens, la FFP a lancé une certification. « Il s’agit du CPFFP (Certificat professionnel FFP), précise Marie-Christine Soroko. Ce n’est pas une évaluation de la formation, mais il permet d’attester que le stagiaire a acquis la maîtrise d’une qualité et qu’un certain nombre de critères ont été respectés. »
Plus de transparence
- Face à la complexité du travail de labellisation et pour améliorer la qualité de la formation, Charlotte Duda recommande de travailler avec « les acteurs intermédiaires » : les régions, les chambres de commerce, les Opca ou encore les acheteurs en entreprise. « Seuls les intermédiaires peuvent tenir ce rôle qui consiste à pousser les organismes de formation à donner plus de clarté sur ce qu’ils proposent en termes de formation, de certification et de coûts », appuie la DRH de Stream International.
Par ailleurs, une enquête publiée en juin 2009 par la FFP (1), et à laquelle 72 organismes de formation ont répondu, identifie plusieurs leviers en faveur de la qualité de la formation professionnelle. Parmi ceux-ci : une meilleure identification des attentes des stagiaires, une meilleure implication du management, chez le commanditaire, dans la préparation et la mise en œuvre de la formation ou encore une analyse des résultats de la formation.
Cinq modes d’évaluation
- Car, l’autre question posée par ce débat sur la qualité de la formation est bien celle de l’évaluation. Charlotte Duda souligne : « Pour ce faire, il faut avoir travaillé en amont et avoir clarifié ses objectifs. » D’où l’intérêt, notamment, de la rédaction d’un cahier des charges. « Encore trop souvent absent », déplore Marie-Christine Soroko.
La déléguée générale de la FFP relève cinq modes d’évaluation : l’évaluation à chaud et à froid auprès du stagiaire en formation, la mise en œuvre de quizz avec des questions précises pour s’assurer de l’acquisition des connaissances, l’évaluation des performances en situation de travail et l’évaluation globale du retour sur investissement.
« Les deux premiers modes d’évaluation à chaud et à froid sont courants, reconnaît-elle. L’évaluation des acquis est pratiquée par 25 % des organismes de formation. Mais les deux derniers ne sont quasiment jamais mis en oeuvre. » En cause, la lourdeur et le coût de ces opérations. Des questions qui doivent également amener les entreprises à s’interroger sur un point non moins essentiel : celui de la place et du rôle de la formation dans l’entreprise.
Brice Ancelin

(1ancre1<-]) Enquête intitulée "Les leviers pour plus de qualité dans la formation professionnelle" et publiée à l’occasion des Rencontres de la formation professionnelle.

Crédit photo : Fotolia.com
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