Début juillet 2009, l’entreprise de restauration collective annonçait le succès de sa démarche de Validation des acquis de l’expérience (VAE) : sur les douze collaborateurs engagés dans le processus, onze ont obtenu la totalité du diplôme et un partiellement. Olivier Cortyl, responsable formation France du groupe, revient sur la mise en place du dispositif.
Quand a commencé la mise en œuvre de la VAE chez Elior ?
- En 2006-2007, nous avions mis en place des ateliers VAE avec les responsables formation des divisions en France. Nous savions que ce type de dispositif pouvait être intéressant pour développer l’employabilité de nos collaborateurs. Nous souhaitions partager nos perceptions et nos connaissances sur la VAE, voir comment la mettre en œuvre.
Mais nous avons arrêté ces ateliers. Nous n’étions pas suffisamment renseignés et pas accompagnés. Nous avions donc de fausses croyances et de fausses représentations sur la VAE.
Quels types de fausses représentations aviez-vous ?
- Par exemple, beaucoup pensent qu’une fois son diplôme acquis, le collaborateur va demander une augmentation. Mais c’est faux. Le collaborateur se sent valorisé et reconnu. Cela est d’autant plus vrai si vous fixez clairement les règles en amont avec lui.
Vous pouvez également souvent entendre que le collaborateur nouvellement diplômé va chercher à travailler ailleurs. Je pense au contraire que cette personne sera encore plus fidèle à la structure qui lui aura permis d’acquérir ce diplôme.
Une fois ces idées reçues balayées, comment avez-vous structuré votre démarche ?
- Nous ne souhaitions pas mettre en place un dispositif massif, mais d’abord nous limiter à un échantillon de la population. Il s’agissait de trouver les aspects qui garantissent le succès pour nous reposer ensuite dessus.
Nous avons donc identifié en amont les personnes susceptibles de passer cette VAE. Elles ont passé un test qui les a situées par rapport au référentiel du diplôme visé. Nous nous sommes focalisés sur des diplômes de branche que nous connaissions bien et sur lesquels nous travaillons depuis 5 ans : les Certificats de qualification professionnelle (CQP). Nous avions ainsi une connaissance très précise du référentiel de compétences du diplôme.
Nous avons également tenu à ce que la démarche, bien que collective, soit aussi un engagement individuel pour les salariés. La règle, c’est donc que le collaborateur prenne son DIF pour suivre cette expérimentation. De son côté, l’entreprise participe à son accompagnement avec une aide financière de notre OPCA, le FAFIH.
En quoi consiste cet accompagnement ?
- Nous avons travaillé avec un prestataire externe, en charge de l’accompagnement individuel des salariés. Chacun a ainsi passé quatre heures d’entretien où il s’est vu poser des questions précises sur ce qu’il mettait en œuvre au quotidien en termes de compétences.
Les candidats ont aussi réalisé leur dossier avec l’aide de cet accompagnateur, notamment pour la mise en forme.
Côté RH, avez-vous mis une organisation spécifique en œuvre ?
- Effectivement, nous avons désigné un comité de pilotage. Celui-ci réunit les DRH d’Elior en France. Il s’est réuni trois fois : au début du projet, en cours pour vérifier l’état d’avancement et à la fin. Il a en charge de donner l’impulsion, la vision du projet.
Nous avons aussi monté un groupe projet, composé de RRH, de responsables formation ou d’un formateur. Le groupe projet est plus opérationnel. Il doit identifier, briefer et suivre les participants. Un pilote a été désigné pour coordonner le tout. Ce type d’organisation permet d’impliquer plusieurs niveaux hiérarchiques.
Aujourd’hui, quelle est la prochaine étape en la matière ?
- A court terme, nous allons célébrer les nouveaux diplômés dès la fin octobre, pour les valoriser. Ils ont pris un risque, nous allons donc les reconnaître, en espérant que cela facilitera un éventuel élargissement sur d’autres populations.
A moyen, voire long terme, nous avons réfléchi avec le comité de pilotage sur comment s’appuyer sur ce succès pour déployer cette démarche que nous comptons élargir sur les CQP.
Propos recueillis par Brice Ancelin



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