Le coaching, partie prenante de la formation. Par Stéphane Diebold

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Innovation récente, le coaching s’est imposé en France dans les années 90. A-t-il aujourd’hui la même légitimité dans les entreprises ? La réforme de la formation ouvre de nouvelles opportunités pour cette posture, alors comment penser le coaching face à la formation ? En clair, dans un monde, qui se cherche, quel est l’avenir du coaching professionnel ?

Le coaching est arrivé en France dans les années 1990, après la création de la première école de coaching, celle de Vincent Lenhardt en 1988, suivi de Mosaik international et de bien d’autres encore… Aujourd’hui, On compte pas moins de treize écoles sur le territoire, qui délivrent des certificats professionnels et même des diplômes. Le métier s’est structuré… même si, tout un chacun peut encore se prévaloir du titre de coach de sa seule autorité.

 

Mais au fond, le coaching est-il de la formation ? En terme d’imputabilité, jusqu’à la réforme, la réponse était non… Et pourtant… si l’on regarde l’étymologie du terme, le coaching vient du coche, le cocher, celui qui conduit… aussi bien, les voitures que les voyageurs. On retrouve dans cette étymologie la même origine que la pédagogie ou l’andragogie, andros, adulte et ago, conduire. Le coaching est étymologiquement une pédagogie. Alors, qu’est-ce qui fait différence ?

 

Le coaching s’est imposé à la fin de l’Organisation Scientifique de la Formation (OSF). Il s’agissait d’une alternative aux pratiques dominantes du 20e siècle. Les formes du savoir descendant, préalablement validé par les sachants, avaient perdu en efficacité, et, c’est dans ce cadre que le coaching a proposé une autre voie, issue de la maïeutique, pour inverser la pyramide du savoir. Le coaching suppose que l’apprenant sait et que par un protocole d’interrogations, l’apprenant va construire son propre apprentissage. Cette mécanique d’accompagnement est particulièrement adaptée aux organisations qui se déverticalisent et responsabilisent davantage leurs collaborateurs. S’agit-il alors d’opposer formation et coaching ?

 

Une frontière de plus en plus poreuse entre formation classique et coaching

 

Ce n’est pas si simple, car depuis les années 90, la formation a évolué avec des processus d’individualisation, de personnalisation et d’individuation. L’opposition avec la formation classique n’a plus la même actualité. La frontière entre la formation classique et le coaching est de plus en plus poreuse… Dans ses formes contemporaines, la formation intègre de plus en plus des outils de cognition personnels et collectifs, des pédagogies affectives,... Qui aujourd’hui ne propose pas en formation des pédagogies inspirées du coaching collectif ? A moins que ce soit le coaching classiquement personnel qui tente l’aventure du collectif ? Le coaching aussi s’ouvre à de nouvelles formes, mais il fait partie intégrante de l’accompagnement pédagogique des entreprises. S’agit-il, alors de la fin de la spécificité du coaching, absorbé par la formation ?

 

Plus que jamais le monde professionnel a besoin de se transformer. Notez la construction du terme : trans-former… Les postures sont, elles aussi, en train d’évoluer : formation, mentoring, tutorat, pairs à pairs, autoformation,… le coaching participe à cette aventure sociale. L’avenir dira, quelles sont les formes qui feront formation et créera les institutions qui accompagneront ce mouvement. Chaque entreprise a la responsabilité de construire de nouveaux écosystèmes, un artisanat de la formation sans exclusive. Nous avons la chance de pouvoir vivre ce temps et d’œuvrer à cette reconfiguration. L’avenir appartient aux aventuriers de la formation qui sont capables de quitter les postures institutionnalisées du passé pour inventer les standards de demain… Coaching, formation, les mots sont des fenêtres pour regarder grandir ensemble le monde que l’on construit.

 

A propos de l'auteur

Stéphane Diebold a mis son expérience au service de l’innovation pédagogique et de la performance en entreprise, au sein de TEMNA dont il est le fondateur depuis 2003. Associatif, il a assumé des responsabilités dans une dizaine d’association, essentiellement formatives, et est aujourd’hui président fondateur de l'AFFEN (Association française pour la Formation en entreprise et les Usages numériques).  

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