En matière de formations en langues, le e-learning n’est pas un outil miracle. Mais il se révèle de plus en plus indispensable et, surtout, complémentaire du présentiel pour former plus souvent ou, du moins, plus régulièrement. Avec 4 000 pilotes, les hôtesses de l’air, 40 000 personnes au sol, ce n’est pas Elisabeth Dworkin, responsable du pôle formations en langue, interculturel, efficacité professionnelle chez Air France, qui dira le contraire. Elle appuie : « Nous avons 11 000 stagiaires par an pour environ 140 000 heures de formation, réparties à parts égales entre présentiel, e-learning et blended. Notre problématique est de pouvoir former tout le monde, tant en anglais des affaires, général, que technique. » Pour la spécialiste, le e-learning est aussi un gage de qualité des formations en présentiel. Des formations en langues toutes mobilisables au titre du DIF, et accessibles après un test de niveau.

Des dispositifs protéiformes

Autre contexte, autre approche. Au ministère des Finances, la moitié du service de Bercy travaille avec la commission européenne, d’autres travaillent avec des organisations multilatérales comme le FMI. Les formations en langues sont donc bien présentes depuis de nombreuses années. Mais le e-learning, lui, a fait son apparition plus récemment.  « Au début des années 2000, nous avons mené une réflexion plus large sur l’informatique, nous en avons profité pour introduire la e-formation », commente Pascal Vignier, responsable du département formations linguistiques et interculturelles à l’IGPDE (Institut de la gestion publique et du développement économique). Une démarche empirique, faite de dispositifs protéiformes. « Nous avons mobilisé les différents acteurs du marché et les utilisateurs ont tranché. Chaque filière a choisi en fonction de ses besoins, note Pascal Vignier. Classes virtuelles pour les uns, messagerie électronique pour les autres… » Autre spécificité de l’institution : la quasi absence du blended learning. Sauf exceptions, le e-learning y est dissocié du présentiel.

Une phase d’expérimentation en blended

Au sein de Fromagerie Bel, les parcours blended sont explorés depuis 3 ans. « Nous n’avons jamais fait de e-learning à 100 % et je ne pense pas que nous le ferons, confie pour sa part Zofia Sorokowska, responsable formation à la direction des talents. Nous souhaitions proposer une offre complémentaire au présentiel existant  déjà dans les filières sur l’anglais et le français. » Après appel d’offres, l’entreprise a commencé une expérimentation sur 60 apprenants dans 14 pays. Avec des résultats hétérogènes selon les cultures. Mais des résultats suffisamment concluants pour que le groupe propose officiellement cette modalité dans son catalogue de formation en 2012. La Fromagerie Bel travaille essentiellement en inter-entreprise, par niveau d’apprenants et recommande une classe virtuelle toutes les deux semaines et une session e-learning par semaine.

Un atout pour les PME

Et côté financement ? « Pour nous, le e-learning est juste une modalité pédagogique. Rien n’empêche sa prise en charge, répond Olivier Gauvin, directeur du pôle territoire et relations entreprises chez Opcalia Ile-de-France. Il faut juste respecter les règles d’imputabilité. » L’homme ajoute que certains Opca peuvent néanmoins refuser le financement de ce type d’actions selon les priorités de branche.
Michel Diaz conclut : « Reste que le e-learning est particulièrement bien adapté aux TPE et PME où il est difficile de quitter son poste pour se former. Cette modalité répond aussi très bien à la problématique de l’individualisation des formations. »

Brice Ancelin

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