« En matière de formations au développement durable et à la RSE, on sent comme un frémissement, commence Michel Belli, directeur de l’organisme de formation Orsys. Le mouvement n’est pas encore structuré, mais nous enrichissons notre offre car nous observons des retours positifs du marché. » Même son de cloche chez Nicomak, organisme de formation spécialisé sur ces sujets. Myriam Boniface, sa fondatrice et dirigeante, confirme : « Notre organisme est assez récent, nous sommes nés en pleine crise. Mais je n’ai pas l’impression que celle-ci ait engagé un coup de frein sur les demandes de formation en la matière. Un  certain nombre d’obligations légales sur le biocarbone, sur les reportings en matière de RSE, de diversité etc. ont un impact direct sur les DRH, les directeurs RSE ou QSE (Qualité, sécurité, environnement). » La dirigeante constate également un certain nombre de reconversions, pas directement dans le développement durable, mais sur des formations métiers impliquant ce thème.
A contrario, contacté brièvement sur le sujet, le CNF-CE observe une absence totale de demandes sur ces thématiques. Trois mouvements qui montrent bien un marché balbutiant, mais qui se structure, petit à petit.

Green IT, RPS et diversité

Et il est loin, le temps où les formations au développement durable rimaient avec café équitable et papier recyclable. Selon Michel Belli, désormais, le sujet englobe à la fois des thèmes comme « le green IT, qui fonctionne toujours très bien, mais aussi tout ce qui concerne la discrimination, les risques psychosociaux, la gestion du stress… ». Il reprend : « Globalement, tout ce qui tourne autour du personnel des entreprises et du bien-être fonctionne bien. » Des formations qui s’adressent donc aux professionnels spécialisés, comme les RH, ou les responsables RSE, diversité, QSE, mais également aux différents métiers de l’entreprise. « Nous déclinons nos formations par métiers : pratiques commerciales responsables, innovation et RSE pour le marketing, communiquer responsable etc. », relève Myriam Boniface.

En mode e-learning ?

Chez Nicomak, tous les formats sont possibles. « En mode intra-entreprise,  nous proposons toutes les durées de formation, sur mesure en fonction des besoins du client. En inter-entreprise, nous fonctionnons également sur mesure, et organisons des formations à partir de trois ou quatre stagiaires », appuie Myriam Boniface.  Celle-ci utilise également le e-learning, plutôt en mode blended, sur du rapid-learning, avec une plateforme, des vidéos, des quizz… « C’est un bon outil en complément ou pour introduire une formation, explique la dirigeante. Cela nous permet aussi de suivre les progrès des apprenants, de voir ce qu’ils ont mis en place dans leur structure et de les conseiller. »
Orsys, de son côté, mise pour le moment uniquement sur le présentiel pour ces formations. Michel Belli souligne : «  L’offre reste nouvelle. Il n’y a pas encore assez de volume et de personnes intéressées à mon sens pour la distribuer en e-leanring. Le blended fonctionne sur des sujets plus faciles et bien distribués. »

Des réalisations concrètes

Sur les sessions en présentiel, l’apprentissage se fait sur des cas d’entreprise, de l’explicitation sur le champ de la RSE et du développement durable. « On apprend aussi à construire un reporting, des tableaux de bord », note le directeur d’Orsys.  Chez Nicomak, « les formations commencent toujours par un appât », confie sa fondatrice. Et d’ajouter : « Ensuite,  on réalise des exercices, autour de jeux de rôles, d’études de cas et d’échanges en petits groupes. Nous travaillons aussi beaucoup selon le principe de la communication engageante. C’est-à-dire, une fois rentré dans mon entreprise, qu’est ce que je mets en place, comment j’applique ce que j’ai appris ? » Des mises en application qui présentent aussi un certain retour sur investissement pour l’entreprise. Comme le note Michel Belli, en conclusion : « Je pense que la crise va plutôt booster ce type de sujets de formation. Elles permettent de mettre en place beaucoup de choses. Il ne faut pas voir le sujet de la RSE uniquement sous cet angle, mais c’est aussi une façon de parvenir à une meilleure santé financière. »

Brice Ancelin

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