« Les formations de préparation à la retraite fonctionnent bien, estime Maud Cornet, responsable du département "management et développement personnel" chez Elegia Formation. La demande s’est accrue ces dernières années et se generalise. » Patrick D’Aarcangues, consultant – formateur, spécialisé sur la thématique "retraite" chez CSP Formation, nuance : « La demande est forte, effectivement. Mais les entreprises qui le faisaient depuis longtemps ont réduit le temps consacré à ces formations. » Ce qui est sûr, c’est que ces formations se portent plutôt bien, notamment grâce aux obligations légales autour de la question des seniors. « La pénalité de 1 % de la  masse salariale en cas de non respect de ces obligations, incite beaucoup d’entreprises », confirme Patrick D’Aarcangues.
Des formations qui doivent aussi aider les entreprises à connaître la date de départ de leurs futurs retraités…

Préparer le dossier

Car dans ces formations, le premier volet est consacré à la partie administrative de la retraite. « Nous aidons les stagiaires à préparer leur dossier de départ en retraite, en leur expliquant le calcul des droits, en leur présentant les différents acteurs de la retraite », explique Maud Cornet. Il s’agit ici de « dégrossir le problème pour les salariés », selon Patrick D’Aarcangues. Il ajoute : « Qu’ils sachent à quoi s’attendre  financièrement et qu’ils sachent quand poser la date de départ. » A côté des mécanismes de base, ces formations peuvent également, en particulier en intra-entreprise, aborder les questions de la mutuelle d’entreprise après le départ ou d’autres régimes propres à l’entreprise. « Selon la demande des entreprises, nous abordons aussi la question de la transmission des compétences », note Maud Cornet.

Un projet personnel

Le second volet de ces formations concerne le volet plus personnel, sur le nouveau projet de vie, le repositionnement social et familial… « Il s’agit d’anticiper le départ en retraite en mettant des mots dessus. Pour certains, c’est la liberté retrouvée, mais pour d’autres c’est aussi une grande angoisse. Nous leur donnons des clés pour réactiver des centres d’intérêt, construire un projet », explique Patrick D’Aarcangues. Sans oublier l’aspect hygiène, santé et sport. « Beaucoup s’inquiète aussi de leur mémoire, confie Patrick D’Aarcangues. Nous leur rappelons qu’il existe de mutliples façons de la faire travailler. »

Indispensable présentiel

Dans l’idéal, ces formations devraient durer 2 jours. « Au risque sinon de frustrer les participants en survolant les choses, prévient Patrick D’Aarcangues. Ou alors nous n’abordons qu’un volet de la formation : la partie administrative ou la partie personnelle. » Maud Cornet ajoute : « Certaine entreprises assurent le volet transmission des savoirs en interne et ne souhaitent donc pas qu’il soit aborder lors de la formation. » Comme pour de nombreuses formations, la tendance est à la réduction des temps de formation. Seulement ici, le e-learning peut difficilement d’appliquer. Sur le volet personnel, « la présence du formateur et sa capacité à dédramatiser les choses sont essentielles », commente Maud Cornet. Quant à la partie administrative, si certaines informations peuvent être transmises à distance, Patrick D’Aarcangues reconnaît que l’évolution continue de la législation dans ce domaine ne facilite pas les choses.
Reste l’épineuse question : Quand ennoyer ses salariés en formation ? « Au plus tôt, deux ans avant le départ en retraite », s’accordent les deux intervenants. Au-delà, il est très difficile de se projeter. Surtout, au-delà, la question qui se pose ne devrait pas être celle de la retraite, mais bien celle de la seconde partie de carrière…

Brice Ancelin

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