Formation : des pédagogies alternatives et décalées

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La dernière soirée organisée par l’Agora des responsables RH et de la formation, le 20 septembre dernier, se déroulait autour de Patrick Moreau, coach, formateur et consultant en relations humaines. Le spécialiste est revenu sur les pédagogies décalées qu’il met en œuvre depuis plusieurs années au service des entreprises.

« Expérience décalée, décadrée, alternative, ludoéducative pour utiliser un terme plus scientifique, énumère en introduction Patrick Moreau, coach, formateur et consultant en relations humaines. Il s’agit de mailler l’événement et la pédagogie. » Une pédagogie alternative, d’accord. Mais alternative par rapport à quoi ? « Par rapport à une pédagogie plus traditionnelle où l’enseignement repose sur la transmission d’un savoir, d’une pratique, d’un comportement, comme un geste technique », répond le spécialiste. L’homme s’appuie, entre autres, sur les pionniers comme Célestin Freinet, pédagogue du début du 20e siècle, qui fonda sa pédagogie sur des techniques novatrices à l’époque, comme la réalisation d’un journal : de l’écriture à l’impression, et basée, notamment, sur l’expérimentation. Patrick Moreau cite également Léonard de Vinci : « Sachez vous éloigner car, lorsque vous reviendrez à votre travail, votre jugement sera plus sûr. » Et d’ajouter : « Décaler, c’est un mode d’apprentissage qui consiste à s’éloigner pour mieux revenir… »

Une expérience active

Concrètement, les formateurs adeptes des pédagogies décalées ou alternatives utilisent l’analogie. « Une forme très naturelle chez l’homme qui, dans une activité donnée, va s’apercevoir qu’il peut comparer son attitude à celle qu’il a également en management, par exemple.  » Mais attention, il ne s’agit pas de team building uniquement ludique. Ici, « il y a toujours, comme en formation, un contexte, des objectifs, des enjeux, des hommes et des femmes qui doivent acquérir des compétences ou prendre conscience d’une situation particulière », note Patrick Moreau.

Les entreprises doivent aujourd’hui répondre à "l’enjeu du co", selon le formateur : coconstruction, coopération, cohésion, coordination, communication… Et ce mode d’apprentissage se propose d’y répondre.
Comment ? « En proposant une expérience active aux participants pour conscientiser ce qu’ils mettent en œuvre pour accomplir une activité, explique Patrick Moreau. Il faut des étapes lisibles pour pouvoir faire l’analogie avec son activité professionnelle. »  Des étapes qui seront nourries de sens (finalité, perspective, mobilisation créative), de connaissances (savoir, information, logique, concept, etc.) de relationnel (situations d’échange) et de concret.

Plus de collaboration

Que ce soit à travers un atelier de kung-fu, de percussions, de chant, de peinture, de photo, de théâtre… « Il faut exclure toute pratique qui laisse en compétition, prévient le spécialiste. Au final, il faut de la collaboration. » Une collaboration qui devra permettre de susciter des prises de conscience, de développer de nouveaux schémas de pensée, de solliciter des ressources encore inexploitées. Quant au retour sur investissement, s’il est difficilement quantifiable avec les critères traditionnels, « il doit pouvoir s’observer à travers plus des valeurs et critères de coopération au quotidien, d’ouverture, de changement d’attitudes », conclut Patrick Moreau.

 

Brice Ancelin

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