Le e-learning est-il efficace ? Par Michel Diaz

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Les résultats obtenus par le e-learning ne seraient pas à la hauteur des efforts consentis, qui sont parfois considérables, il est vrai… C'est un mauvais procès qu'on lui fait : son efficacité pédagogique est indéniable, ainsi que son irremplaçable capacité à former massivement juste à temps, juste ce qu'il faut.

Les résultats du e-learning seraient décevants. On lui reprocherait des apprenants "qui n'accrochent pas", des taux d'abandon élevés, des taux de rétention faibles… La formation présentielle serait (sous-entendu) nettement plus efficace… Il est rare en effet qu'un stagiaire abandonne son stage en cours de route. Et puis, les "feuilles d'éval’" sont en général bienveillantes. Au-delà du critère de satisfaction des apprenants, serait en cause la capacité du e-learning à transmettre et ancrer durablement les connaissances…

L'expérience contredit souvent cette opinion : le e-learning peut être (très) efficace, au point d'être indispensable dans beaucoup d'entreprises… sous réserve d'être bien mené.

Des scores élevés

D'abord au plan pédagogique : on ne manque pas d'études, souvent à grande échelle, pour attester de la supériorité du e-learning au sens large (blended learning) sur le traditionnel face à face pédagogique.

L'efficacité du e-learning s'exprime en partie dans les scores obtenus par les apprenants aux quiz dont leur parcours de formation est parsemé. Des scores souvent élevés, facilités par la possibilité de recommencer les tests aussi souvent que nécessaire… On notera que le e-learning est sommé de fournir une preuve dont la formation présentielle est dispensée : celle des connaissances retenues à chaud, voire à froid… Cette possibilité de preuve est d'ailleurs une clé de son succès, dans les formations de mise en conformité en particulier. On observera aussi que l'efficacité du e-learning est à rapporter à l'effort consenti. Pourquoi mobiliser une journée de son temps (apprenants, formateur) quand le suivi d'une heure de e-learning séquencée en 3 ou 4 modules peut suffire ?

Et les PME ?

Quant aux savoir-faire et/ou savoir-être, l'efficacité du e-learning dans sa formule enrichie (blended learning) est indéniable. On ne saurait, par exemple, nier le potentiel du dispositif "e-learning > présentiel > e-learning" dans la mise à niveau préalable les participants, l'obtention de leur engagement ou leur application des connaissances acquises notamment grâce aux possibilités de suivi offertes au formateur, dans un délai écourté.

On n'insistera pas sur la capacité reconnue au e-learning de délivrer massivement des formations multilingues juste à temps, juste ce qu'il faut, de façon homogène (consistante). Le e-learning est notamment plébiscité, par les grandes entreprises, dans l'alignement des compétences internes ou externes (réseau de distribution, partenaires, voire consommateurs) et la formation de leurs collaborateurs au respect des diverses réglementations locales.

Du coup on peut s'inquiéter du retard pris par les PME. Il serait temps qu'elles s'approprient à leur tour les bénéfices du e-learning : des formations courtes séquencées en heures, parce que leurs salariés ne peuvent s'absenter une journée ; pratiques, débouchant rapidement sur des gains de compétitivité. Un vaste chantier dont les OPCA semblent progressivement s'emparer. Une bonne chose.

 

A propos de l’auteur :

Michel Diaz est Directeur associé de Féfaur (www.fefaur.com), premier cabinet d'études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l'un des leaders européens, au sein duquel il conseille et accompagne les grandes entreprises et organisations dans leur stratégie et gouvernance e-learning et formation mixte. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l'étranger.

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