Formation continue: les tendances 2014

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L’incertitude ambiante incite les entreprises à recentrer leurs besoins de formation sur les fondamentaux, avec une exigence de retour sur investissement accrue. Le point sur les dernières tendances en matière de formation.

« Les formations portant sur les fondamentaux à destination des « non experts » font l’objet d’une forte demande » constate Juliette Chapront, directrice marketing France chez Demos, « Cela s'explique par une montée en puissance du mode « projet » dans les entreprises, ce qui incite le manager à s’ouvrir sur d’autres fonctions ». Une analyse partagée par Marc Dreyfus, directeur de la formation permanente à l’ISC Paris : « Il existe un besoin important d’acquisition de nouvelles compétences parmi la population des middle managers. On attend d'un responsable commercial qu'il possède des bases en finance ou en ressources humaines ». « Notre module sur la double compétence en communication et marketing a connu une forte demande cette année » ajoute Charlotte Bouchet, responsable du Pôle Inter & Diplômant formation continue chez Audencia Group.

Selon la taille de l’entreprise, les attentes changent. « Les PME sont plutôt centrées sur des problématiques « métiers », dans une optique d’amélioration de la performance. On retrouve cette tendance dans les grands groupes, mais accompagnée de demandes en développement personnel. Dotés d’effectifs plus importants et de salariés ayant davantage d’ancienneté, ces groupes réalisent un important travail sur la mobilité et l’adaptabilité de leurs salariés » relève Guillaume Huot, directeur marketing et unité inter chez Cegos. Mieux vivre ensemble pour mieux travailler ensemble : la question du management intergénérationnel et, plus généralement, de la cohésion d’équipe, fait également partie des préoccupations des responsables des ressources humaines.

La pression sur les coûts booste l’intra

En quête de solutions « sur mesure » et cherchant à rationaliser leurs coûts, les entreprises misent sur l’intra. « Les entreprises affichent clairement une volonté de personnalisation : « une formation quand vous le voulez, où vous voulez » affirme Guillaume Huot. « Pour faire la différence, les organismes de formation doivent jouer la carte de la souplesse » poursuit Juliette Chapront. Le temps alloué aux formations se réduit, mais les objectifs fixés restent les mêmes. « Du sur-mesure et de l’efficace, mais sur deux jours » précise Charlotte Bouchet d'Audencia Group, où la demande en « intra » a été multipliée par deux en moins de trois ans. Pour réaliser cette quadrature du cercle, les organismes complètent leur module de deux jours par des cours à distance. Le « blended » semble donc avoir définitivement gagné la bataille, l’emportant sur le 100 % elearning dont l’efficacité ne convainc pas les professionnels.

Si les temps de formations se réduisent, les programmes certifiants et diplômants poursuivent leur envolée. Jean Chaillet, le directeur général de CSP, parle même d’une « lame de fond ». Il constate un intérêt accru pour le certifiant, certes « moins noble » que le diplômant, mais aussi « moins onéreux et plus opérationnel ».

Vers un formateur 2.0 ?

Webinar, mobile learning, learning pads… Les organismes de formation rivalisent d’imagination pour intégrer les nouvelles technologies à leur offre. CSP a ainsi lancé une offre de « Mobile Learning » fin 2013. Chez Demos, les webinars destinés aux professionnels RH seront reconduits et développés en 2014. Cegos s’apprête à proposer des « Learning Pads » permettant l’apprentissage via tablettes numériques. Quant aux MOOC (Massive online open course), ils ne suscitent pour l’instant qu’un intérêt limité : « Il y a un côté « gratuit » qui fait rêver, mais cela va rapidement se rationaliser » déclare Juliette Chapront. « L’apprenant est laissé totalement seul pendant deux à trois mois, et nous savons d’expérience que cela ne fonctionne pas : le taux d’abandon est très important » ajoute Guillaume Huot.

S’ils n’ont pas encore envahi les centres de formation, les MOOC ont contribué à faire tomber certaines barrières. Experts et apprenants dialoguent désormais d’égal à égal sur la toile, échangeant conseils et bonnes pratiques. Un phénomène qui impacte le rôle du formateur qui  « doit pouvoir faciliter la circulation du savoir au sein de son groupe d’apprenants en classe, puis poursuivre la discussion sur internet et animer des communautés autour de son domaine d’expertise » prévoit Guillaume Huot. Pour l’instant, ce sont surtout les matières en lien avec des problématiques sociétales telle la qualité de vie au travail ou le leadership qui font l’objet du plus grand nombre d’échanges « hors les murs ».

Christina Gierse

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