Formation continue : entre industrie et sur mesure

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Le 2ème forum de la formation continue - organisé le 30 septembre 2008 par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) à la bourse du commerce - a réuni nombre d'experts de la formation autour de différents ateliers. Parmi ces ateliers, l'un a tenté de dégager les dernières tendances en matière de formation continue.
Nécessité de s'adapter aux nouveaux métiers, d'appréhender les nouvelles technologies, de construire de véritables parcours professionnels pour ses salariés... Les besoins en formation continue vont croissant. Et, entre formation industrialisée et formation sur mesure, il n'est pas toujours évident de s'y retrouver.
La formation industrialisée présente l'avantage de pouvoir former un nombre important de stagiaires simultanément. Elle répond aussi à un certain besoin de normalisation. Pierre Julien, directeur d'Axos formations, précise : « Ce type de formation est particulièrement adapté pour les salariés qui souhaitent acquérir un niveau de compétences ou de diplôme normé. »
En revanche, ces formations risquent également de se scléroser et de ne pas savoir s'adapter aux besoins spécifiques de chaque stagiaire. Nécessité à laquelle répond, par nature, la formation sur mesure.
La règle et l'exception
Pour Jean-Pierre Leoni, directeur délégué diffusion et qualité technique chez Arte, la formation industrialisée est la règle et le sur-mesure l'exception. Ainsi, la majeure partie des salariés de la chaîne de télévision suit des formations sur catalogue. En revanche, avec le passage à la haute définition, prévu pour le 30 octobre 2008 sur la TNT (télévision numérique terrestre), Arte doit faire face aux inquiétudes que rencontrent ses quelques 300 producteurs. « Bien que ces derniers soient des prestataires externes à la chaîne, nous ne souhaitons pas en laisser sur le bord de la route avec cette évolution », soutient Jean-Pierre Leoni. C'est pourquoi Arte a engagé plusieurs cycles de formation sur mesure - entre le 21 octobre 2008 et le printemps - avec l'école de l'image des Gobelins. Jusqu'à 60 professionnels pourront y être formés. Le directeur ajoute : « Ces producteurs ont un niveau hétérogène, et nous souhaitions conserver cette hétérogénéité pour la qualité de notre grille des programmes. » D'où l'intérêt du sur mesure.
Sylvie Mollet, responsable clientèle aux Gobelins, ajoute : « Nous avons pris le temps de nous déplacer, d'analyser et de comprendre le contexte. Il s'agit de savoir de quoi a besoin notre client. »
Une adaptation indispensable
Pour autant, la formation industrialisée est-elle si éloignée du sur mesure ? « Non, répond Pierre Julien. Ces deux types de formation finissent toujours par se rejoindre. L'apprenant est toujours individuel et perçoit la formation à sa façon. »
Ainsi, parmi les stagiaires formés par Axos formation, certains ne savent ni lire, ni écrire. « Et nous devons leur faire passer des notions de sécurité pour le maniement de chariots élévateurs et des habilitations électriques », précise le directeur de l'institut de formation. L'adaptation est donc de rigueur, malgré les côté standardisé des formations. Par exemple, l'utilisation de logiciels dont l'interface se veut très intuitive peut apporter cette souplesse nécessaire. Le formateur en présentiel doit aussi s'adapter en permanence, selon les réactions de la salle. Il peut donc remettre en cause son développement pédagogique. Pierre Julien résume : « L'industrialisation, oui ; le formatage, non ! »
Ce dernier constate d'ailleurs que « de plus en plus de stagiaires assistent à une formation pour seulement quelques modules qui les intéressent vraiment. » En définitive, ces deux modes ne sont donc pas concurrents, mais bien complémentaires.
Brice Ancelin
http://www.dfc.ccip.fr/

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