Dans un contexte où la réduction des coûts devient une priorité pour toutes les entreprises, les premiers programmes de formation continue « low cost » (« à bas coût ») commencent à faire leur apparition. Un phénomène qui, selon Philippe Massénat, directeur de Pluriconseils, ne devrait pas vampiriser le marché de la formation continue. Rencontre. Comment définissez-vous la notion de low cost dans la formation ? - Plutôt que de parler de low cost, je préfère mettre en avant les notions de juste prix et d'éco formation. Exemple : nous avions dans notre catalogue un certain nombre de formations en intra récurrentes depuis 10 ou 15 ans, et qui étaient donc largement amorties sur le plan pédagogique. A la demande de nos clients qui ne comprenaient plus pourquoi les prix ne baissaient pas sur ce type de programme, nous avons décidé de les facturer 800 € HT par jour au lieu de 1 200 ou 1 300 € HT pour un groupe de dix personnes maximum. Quels leviers activer pour réduire les coûts des programmes ? - On se contente de baisser les prix des formations qui ne nécessitent pas de préparation particulière, ni de phase d'immersion. Les supports que nous remettons aux stagiaires sont des supports standards, sans personnalisation particulière. Il n'y a donc aucune répercussion sur la qualité et le contenu de la formation. On applique en fait à l'intra le concept des formations inter entreprises facturées 500 ou 600 € par personne, avec un discours identique pour tous les participants, qui viennent pourtant d'horizons différents.

Comment les entreprises perçoivent-elles ces nouvelles offres ? - Aujourd'hui, elles se trouvent confrontées à une augmentation significative de leur budget formation, de par le DIF notamment. Une augmentation qui s'inscrit dans un contexte de réductions des coûts imposées par les directions générales ! On assiste donc en ce moment à une évolution des comportements des acheteurs de formation qui s'interrogent sur l'art et la manière de boucler leur budget, et essaient de segmenter les thèmes de formation. Le marché devrait donc à terme enregistrer une baisse assez significative des tarifs sur tous les produits génériques. Les formations low cost ne risquent-elles pas de vampiriser le reste de votre activité ? - Je ne le pense pas. Si l'on regarde les statistiques, on s'aperçoit qu'elles augmentent régulièrement, mais au même rythme que l'ensemble de notre catalogue, pour ne représenter aujourd'hui que 20 % de notre chiffre d'affaires. Je pense même que nous serons de plus en plus amenés à les intégrer dans une prestation globale en prévoyant une ou deux journées d'éco formation sur les enseignements basiques, et deux ou trois jours d'enseignements experts conçus spécifiquement pour répondre aux problématiques de l'entreprise. Propos recueillis par Yves Rivoal

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