Fondé en 2005, le cabinet de conseil en ressources humaines propose un concept novateur : former les managers à travers l'étude de mythes et d'opéras. Au programme : formation à la prise de décision, à la conduite du changement ou encore au leadership, le tout sur fond de musique et de mythes inscrits dans l'imaginaire collectif. Tout un programme !
« Un comte espagnol tombe amoureux d'une femme. Seulement, il a beau lui chanter son amour, la porte reste close. Le barbier de Séville, qui a moins de pouvoir que lui, va lui expliquer pourquoi la situation bloque. » En quelques phrases, Stéphane Longeot, directeur associé et co-fondateur du cabinet Alalma, vient de résumer l'intérêt de l'étude d'un opéra pour apprendre, par exemple, a relancer un projet dans un contexte de blocage. Dans ce cas, la personne qui a le pouvoir n'a pas toujours toutes les clés pour comprendre la situation.
Et la formule fonctionne avec une multitude de mythes : Joseph, pour comprendre le passage d'une période de prospérité à une période de crise ou encore Moïse, pour travailler sur la vision, le sens et la cohérence. Le directeur associé explique : « Nous proposons un mythe particulier en fonction des besoins de l'entreprise. Il s'agit d'éviter les réponses toutes faites, cérébrales et de s'adapter à chaque situation. » Les objectifs de la formation peuvent ainsi se résumer en trois points : découvrir une œuvre lyrique, développer l'écoute et faciliter les échanges entre participants et, enfin, mettre en résonance les pratiques managériales de chacun en écho au mythe étudié.
Susciter l'imagination
Ainsi, tout au long de la - ou des - journée(s) de formation, les participants vont suivre le parcours d'un héros en musique. « Nous sollicitions les émotions, la sensibilité, la réflexion », note le co-fondateur. Car il ne s'agit pas uniquement de découvrir le mythe et d'en tirer une leçon, mais bien de faire des contre-propositions au déroulement du mythe, d'analyser les situations. « L'intérêt est que le parcours ne va pas se faire sans difficulté, reprend Stéphane Longeot. Il y a beaucoup d'imprévus. Il faut imaginer, mobiliser de nouvelles ressources. »
L'autre aspect qui intéresse les entreprises est que ce type de formation peut prendre un aspect événementiel. Les membres du cabinet viennent alors animer une conférence, sous une forme plutôt interactive, et les participants vont ensuite à l'opéra.
Un détour métaphorique volontaire
Une question demeure. Nous pouvons légitimement nous demander si l'approche métaphorique ne laisse pas, parfois, les participants quelque peu dubitatifs. « Il est vrai qu'assez souvent, certains peuvent se demander où on les emmène, répond le directeur associé. Mais très vite, la situation se débloque. » Selon lui, si la problématique était abordée de façon frontale, sans solliciter l'imaginaire, les participants se trouveraient plus sur leurs gardes pour s'exprimer. Le détour métaphorique est donc volontaire.
Résultat, « dès les cinq premières minutes, tout le monde souhaite dire quelque chose », assure le co-fondateur. Les avis étant souvent divergents, la situation impose d'apprendre à s'écouter et à construire un discours commun. En fin de séance, les formateurs prennent du temps pour voir ce que le mythe peut apprendre sur la pratique professionnelle. Stéphane Longeot conclut : « Nous faisons un détour métaphorique, mais il est important de revenir à soi et de fixer un enseignement de la journée. » Car, bien loin des mythes, le management se vit, lui, dans la réalité.
Brice Ancelin
http://mytheetopera.fr

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