Le DIF permet de réduire les inégalités d'accès à la formation (Céreq)

Share |

Le 15 septembre 2008 Dans une étude récente parue dans la collection "Bref Céreq", Isabelle Marion-Vernoux et Michel Théry analysent l'apport du DIF dans la réduction des inégalités d'accès à la formation continue. Il en ressort que là où le DIF (droit individuel à la formation) est pratiqué, "et cela reste encore modeste, il semble favoriser l'accès à la formation des salariés qui jusque-là en étaient le plus éloignés, à savoir ceux des petites entreprises et ceux qui occupent les postes les moins qualifiés". - En 2006, "41% des salariés ont accédé à la formation, tous secteurs confondus. Cette même année, le taux moyen d'accès au DIF était de 3,4% (soit un peu plus de 300 000 salariés). Il n'était toutefois que de 2,5% si on exclut le secteur de l'automobile, dont le recours au DIF est sans commune mesure avec les autres secteurs". - Les secteurs dont le taux d'accès à la formation est le plus important "sont aussi le plus souvent ceux où le taux d'accès au DIF est le plus élevé". À l'inverse, "les secteurs où le taux d'accès à la formation est parmi les plus faibles sont généralement ceux où le taux d'accès au DIF est inférieur à la moyenne nationale". - Pourtant, "lorsque les entreprises d'un secteur très peu formateur ont recours au DIF, le taux d'accès à la formation de leurs salariés est nettement en hausse". Ainsi, "même si dans un secteur, le recours au DIF reste limité, tant en termes d'entreprises utilisatrices que de salariés bénéficiaires, dans les entreprises où il est utilisé, les salariés voient leur chance d'accéder à la formation augmenter fortement". Dans le secteur de l'habillement, par exemple, lorsque les entreprises ont recours au DIF, la part des salariés formés est "2,5 fois plus importante que dans les entreprises de ce même secteur qui ne font pas usage de ce dispositif". Le DIF stimule la formation dans les petites entreprises Plus l'entreprise est grande, plus les salariés ont de chances de se former. En 2006, les TPE (très petites entreprises) de 10 à 19 salariés ont un taux d'accès à la formation "quatre fois moindre que les très grandes, de plus de 2 000 salariés". Le constat est le même si l'on considère le taux d'accès au DIF, "mais avec des écarts plus importants encore". En 2006, les salariés des petites entreprises étaient, en proportion, "quatre fois moins nombreux à avoir utilisé leur DIF que ceux des grandes". Les entreprises ont d'autant moins recours au DIF qu'elles sont de petite taille. - Cependant, souligne le Céreq, "lorsque ces petites entreprises utilisent le DIF, cela modifie nettement leur comportement en matière de formation, et la hiérarchie s'inverse alors". Dans les petites entreprises qui ont eu recours au DIF en 2006, "un salarié sur cinq a bénéficié de ce dispositif, contre seulement un sur vingt dans les grandes entreprises utilisatrices du DIF". - "42% des entreprises qui ont fait usage du DIF en 2006 ont des taux d'accès à la formation supérieurs de plus de 20% par rapport à l'année précédente, contre 27% pour celles qui n'y ont pas eu recours." Et "plus les entreprises sont petites, plus cet effet positif est important: 65% des entreprises de 10 à 19 salariés qui ont fait du DIF ont vu leur taux d'accès croître plus vite que la moyenne pour les entreprises de même taille; les entreprises d'au moins 250 salariés sont moins de 45% dans ce cas".
L'usage du DIF vient donc "atténuer la tendance qui veut que les salariés des petites entreprises aient moins de chances d'accéder à la formation que ceux des plus grandes". Des effets positifs de réduction d'inégalités entre cadres et ouvriers En 2006, dans les petites entreprises, le taux d'accès à la formation des ouvriers est "2,3 fois moins important que celui des cadres". Dans les très grandes entreprises, "ce rapport n'est que 1,2". L'écart est "plus grand encore" si l'on s'attache uniquement au taux d'accès au DIF: "dans les petites entreprises, les ouvriers accèdent quatre fois moins souvent au DIF que les cadres; 2,1 fois moins souvent dans les très grandes". - Mais "là encore", "cela ne signifie pas pour autant que le DIF ne soit pas à même de réduire les inégalités d'accès à la formation entre catégories socioprofessionnelles, bien au contraire. Dans les entreprises qui ont pratiqué le DIF, non seulement la disparité d'accès à ce dispositif entre ouvriers et cadres est moindre mais, qui plus est, c'est dans les petites entreprises qu'elle est la plus faible." - Il semble donc qu'une "plus grande diffusion du DIF dans les entreprises tende à réduire les inégalités d'accès à la formation continue". Mais "l'utilisation relativement faible du DIF, jusqu'en 2006 du moins, interroge toutefois sur la capacité ou la volonté des entreprises, des salariés et de leurs représentants à s'approprier ce dispositif pourtant élaboré par les partenaires sociaux et approuvé par le législateur." Source: "Le DIF, un outil pour réduire les inégalités d'accès à la formation continue", Isabelle Marion-Vernoux, Michel Théry avec la collaboration de Christèle Gauthier et de Jean-Claude Sigot, Bref Céreq n°225

à lire également

Dans la même rubrique

RECHERCHER UNE FORMATION

AEC logo


Recherche guidée thématique

Recherche par thème :