Mort annoncée de 50 000 contrats de professionnalisation selon la FFP

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La Fédération de la Formation Professionnelle (FFP) salue l’intérêt porté par le gouvernement à l’insertion professionnelle des jeunes. Elle s’interroge toutefois sur les conditions de succès des Emplois d’avenir pour une insertion durable des publics visés et s’inquiète de la non-reconduction des exonérations de charge des contrats de professionnalisation, estimant que 50 000 contrats disparaîtront et donc autant d’emplois en moins pour les jeunes.

La Fédération de la Formation Professionnelle (FFP) salue la volonté du gouvernement, avec la création des Emplois d’avenir, de vouloir apporter de nouvelles perspectives aux jeunes décrocheurs scolaires. Elle a accueilli très favorablement la confirmation par le ministre chargé de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Thierry Repentin, que tout Emploi d’avenir sera assorti d’un volet obligatoire de formation.

La FFP réaffirme la nécessité d’une formation structurée et de qualité dans tout parcours d’insertion si l’on vise, en effet, une insertion professionnelle durable de ces publics. Et l’ambition doit être au rendez-vous :

- la formation doit conduire à une qualification reconnue pour attester des compétences acquises et doter le jeune d’un sésame précieux pour son employabilité et sa mobilité professionnelle ; le parcours de formation peut ainsi se séquencer en plusieurs phases adaptées au jeune et à son horizon professionnel :

> une période d’acquisition et évaluation des compétences de base (dont les technologies de l’information) ;
> une période de pré-qualification avec l’apprentissage des compétences professionnelles et du métier ; une période qui vise l’obtention d’une qualification.


- le temps de formation doit être significatif de l’ordre a minima d’un jour par semaine (soit environ 300 heures annuelles quand quasi rien n’est prévu dans les contrats uniques d’insertion) et la formation sera financée par l’employeur, son OPCA le cas échéant et les dispositifs régionaux ;
- le jeune doit être accompagné avec la mise en place d’un tutorat par l’employeur ;

- le dispositif doit permettre une certaine fluidité pour que le jeune ne se sente pas prisonnier d’un système mais peu à peu devienne le réel acteur de son parcours. Il s’agit, en particulier, si le contrat de travail venait à être rompu, d’assurer au jeune qu’il pourra aller au bout de sa formation avec ou non un autre employeur, qu’il soit du secteur marchand ou non-marchand. Les emplois d’avenir permettraient d’expérimenter ainsi le « droit opposable à la qualification » que le Ministre a appelé de ses vœux récemment.

Ce sont autant de conditions de succès déjà largement identifiées et explicitées dans nombre de rapports que la FFP souhaite rappeler vivement pour que les emplois d’avenir ne soient pas le nième contrat aidé dont le seul objectif est d’occuper les jeunes. La FFP suit avec intérêt les travaux parlementaires et soutient aussi la proposition du bilan d'évaluation sur la mise en œuvre des emplois d'avenir après chaque année d'application.


La FFP s’inquiète fortement que dans la large réflexion actuellement engagée pour l’emploi des jeunes (emplois d’avenir et contrats de génération) et alors que les entreprises font face à de très fortes incertitudes économiques, les exonérations de charge pour le contrat de professionnalisation n’aient pas encore été reconduites alors que le contrat de professionnalisation touche tous les publics, est un réel moteur de l’ascension sociale et conjugue l’obtention d’une qualification, l’accès au marché de l’emploi et une certaine autonomie financière. « Les remontées du terrain sont très inquiétantes. D’ici à la fin de l’année, ce sont 50 000 contrats de professionnalisation qui disparaîtront et donc autant d’emplois en moins pour les jeunes », alerte Pierre Courbebaisse, Vice-Président de la FFP et Président de la Commission Alternance.

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